En épigraphe aux Notes pour servir à l’histoire de l’I.S. de 1969 à 1971, parues en 1972 dans La Véritable Scission, Guy Debord plaçait deux citations ; l’une tirée de L’Idéologie allemande : «Les individus sont tels qu’ils manifestent leur vie. Ce qu’ils sont coïncide donc avec leur production, aussi bien par ce qu’ils produisent que par la manière dont ils le produi-sent» ; l’autre, des Mémoires du cardinal de Retz : «L’on a plus de peine, dans les partis, à vivre avec ceux qui en sont qu’à agir contre ceux qui y sont opposés.»
C’est sur la base de telles réalités qu’un débat d’orientation, au sein même de l’I.S., fut engagé au début de 1970 pour provoquer une «véritable scission» dans l’I.S. Mais aussi, et à plus forte raison, «dans le vaste et informe mouvement de contestation» empreint d’idéologie et, par là même, sujet à toutes les récupérations ou manipulations possibles. L’Italie, en premier lieu, connaîtra dès cette époque bombes et autres formes éprouvées du terrorisme d’Etat.
Ce volume 4 de la Correspondancede Guy Debord témoigne de tout cela et, de manière tout aussi exemplaire, de l’emploi «fait du temps» qui, de l’aveu même de l’auteur, «composait un ensemble qui ressemblait aux plus heureux désordres» de sa jeunesse.