La désindustrialisation française, dont le pays connaît très mal l’ampleur et les conséquences, a de multiples origines : coût du travail et nature de la fiscalité, inadaptation du système éducatif, la forte aversion pour le risque des petites entreprises, etc. Un cocktail qui condamne trop souvent l'industrie française à un positionnement de milieu de gamme et l'expose à la concurrence avec les pays émergents à coûts salariaux faibles, et qui n'incite guère aussi les entrepreneurs à... entreprendre dans la durée. Pendant longtemps, on a voulu croire que le modèle économique idéal pour les pays les plus riches était d'abandonner l'industrie aux pays émergents et de se spécialiser dans les services et dans les nouvelles technologies. Or, ce modèle fait disparaître les emplois intermédiaires, tandis que la désindustrialisation aboutit à une baisse du niveau des emplois et des salaires, avec la substitution d'emplois de service peu sophistiqués aux emplois de l'industrie. Par ailleurs, il contribue à fragiliser l'équilibre économique du pays puisqu'un pays désindustrialisé ne peut équilibrer son commerce extérieur : il doit donc s'endetter perpétuellement auprès du reste du monde, d'où nécessairement à terme une crise d'insolvabilité, comme celles que l'on observe aujourd'hui en Grèce, au Portugal ou en Irlande. Comment sortir la France de cette impasse ? Peut-on renverser la tendance et réindustrialiser ? Oui, à condition de mettre en place une montagne de réformes structurelles ; une situation que nous exposent avec clarté Patrick Artus et Marie-Paule Virard, afin de préparer un meilleur avenir pour nos enfants.