L’Orient médiéval est certes une délimitation géographique, mais il est beaucoup plus que cela : il constitue une véritable catégorie encyclopédique sous laquelle se détache un secteur de la réalité et en laquelle vient se ranger un ensemble relativement stable de rubriques. Les merveilles qui s’y détaillent nous inclineraient trop vite à traiter cette région du monde comme le séjour de l’imaginaire et à doter la mentalité médiévale d’une singulière perméabilité à la fiction, ou d’une prédilection remarquable pour le monstrueux. En quoi nous risquons fort de projeter seulement un certain romantisme du dépaysement et de l’exotisme et de manquer le réalisme fondamentalement objectif d’une représentation du xiiie s. L’Orient n’est pas un rêve, c’est un fait. C’est à ce titre qu’il entre dans toute somme du savoir concernant le monde. Et pour se convaincre de l’importance de la place qu’il doit occuper dans le genre encyclopédique dont les dénominations d’Imago ou de Speculum s’assignent l’exacte conformité du reflet, il suffit de rappeler que dans la langue savante et selon la géographie reçue, l’appellation d’Orient ne couvre rien moins que la moitié de la terre habitée.
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