Le héros de cette histoire est par excellence un anti-héros. Au moindre problème, au moindre échec, le suicide lui apparaît comme la seule et unique solution acceptable. Pourtant il ne va jamais jusqu'au bout de son acte, soit parce qu'il s'y prend mal à chaque fois, soit parce que sa bonne fortune lui ouvre toujours une porte de sortie qui le fait renoncer à son geste. Son existence n'est qu'une accumulation de déconvenues variées, professionnelles, financières, sentimentales, doublées d'un mal-être permanent et d'une insatisfaction perpétuelle. Renvoyé de son travail, ruiné par son épouse, il connaîtra la précarité. Remis à flot par un héritage inopiné, il vivra la perte douloureuse d'un fils qui lui aura toujours été caché. Mais peu à peu, il acquerra une solide philosophie qui lui permettra par la connaissance de lui-même d'atteindre le "bonheur des simples" au sein de la nature, le seul milieu avec lequel il se sera senti en parfaite adéquation. Alors qu'il a tout surmonté, une dernière épreuve vient l'atteindre, celle d'une maladie incurable: cette fois, c'en est trop et il choisira de "s'incliner et de tomber avec grâce", privilégiant avec sa liberté de choix "le respect dû à son individu" qui méritera mieux qu'une fin sordide sur un lit d'hôpital.