Dans Aurora consurgens (1612), traduit ici par Louis Claude de Saint-Martin, Jacob Boehme exprime la cosmogonie que ses visions lui ont révélée et les sept agents – qui sont aussi des aspects permanents – d’une création continue du monde. Ce sont, dit-il, «la dureté, l’attraction, la crainte, le feu, l’amour-lumière, les pouvoirs de la parole et la parole elle-même».
Jacob Boehme ne fait pas des concepts de ces expressions. Ce n’est pas un universitaire. Il parle par analogie et il faut le lire assidûment pour percevoir intimement ce qu’il veut exprimer sans le conceptualiser ni l’imager excessivement. Il nous invite à une promenade aux frontières de l’exprimable. On ne l’y suivrait pas si son don subtil de la parabole ne nous aidait à l’entendre «en images et en vérité». Le chemin du «retour à la demeure» est pavé d’humilité.
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