L’extrême droite a pris le pouvoir dans une foule de pays et elle menace de triompher dans plusieurs autres. Mark Fortier s’inquiète, mais il est aussi très las. Résolument campé à gauche dans ses convictions politiques, il constate que s’il ne veut pas être la proie des prochains maîtres du monde, il lui faudra changer de camp. Bien entendu, ce «journal de conversion» est une satire, un pamphlet cinglant et comique qui s’en prend aux fascistes, mais en premier lieu à tous ceux qui ont laissé la démocratie se dissoudre. L’auteur s’y compose une psyché autoritariste et s’efforce d’adhérer avec enthousiasme aux convictions de la droite radicale. Il offre surtout un portrait saisissant de la dégradation de nos institutions et une description affligeante de ce qui point lorsque l’on cesse de résister. Heureusement, la thérapie échoue, laissant tout de même ce qu’il faut de raison pour ne pas céder entièrement au désespoir.