BÊTISE EN POLITIQUE : NOTRE PALMARÈS
« Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine. Et s’agissant de l’univers, je n’en suis pas certain ». Ce bon mot que l’on attribue à Einstein trouve dans le monde politique l’une de ses plus belles illustrations. L’intense actualité électorale que nous traversons l’enrichit quotidiennement. Le regretté Desproges se régalerait. Cet anticonformiste notoire, dynamiteur de tous les tabous, plantait ses banderilles les plus acérées dans l’échine des responsables politiques. Ainsi résumait-il le désenchantement que lui inspiraient ceux qui nous gouvernent : « À part la droite, il n’y a rien au monde que je méprise autant que la gauche ». Tout l’humour cynique au phrasé ciselé de Desproges est à retrouver dans ce numéro d’été. Cruel ou extralucide, c’est selon, Philippe Muray n’était jamais à court d’inspiration pour railler la dinguerie contemporaine, et larguer sa mitraille sur les stratégies et les comportements des élus, tour à tour taxés de « crétin providentiel », de « bubon du Bien » ou de « cauchemar pur ». Satire dans tous les sens, vous dit-on !
Parfois plus efficacement qu’avec des mots, quelques coups de crayons étrillent à merveille la sottise des puissants. Au XIXe siècle, Honoré Daumier, bien qu’œuvrant en des temps peu disposés à la critique, fut un acteur majeur du développement du dessin politique. Un front bas, des sourcils simiesques, des yeux vides ou une lippe pendante lui suffisaient à rendre compte de l’incurie ou de la balourdise de ses cibles.
Le crétin monte-t-il toujours à la tribune ? Non, il arrive qu’il se contente de militer. Marin de Viry brosse un portrait hilarant et féroce du militantisme, espace d’épanouissement illimité de la bêtise.
Lisez aussi notre second dossier consacré à l’Otan, une « Alliance méconnue » de tout juste 75 ans, qui apparaît plus essentielle que jamais alors que la guerre a fait son retour en Europe. Construction sans précédent, l’Otan s’élargit vers le Nord et l’Est mais les perspectives de nouvelles tensions majeures avec la Russie et de possible désengagement américain, en cas d’élection de Donald Trump, l’obligent à se transformer.
En ces temps chaotiques, comment résister à la tentation de Venise ? Amoureuse éperdue, Catherine Van Offelen déclare sa flamme à ce miroir de l’Europe, haut lieu de notre histoire et temple de la beauté.
Bonne lecture !
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