L'exigence d'égalité que porte le féminisme est aujourd'hui au coeur du débat public. Un débat et un combat incarnés par Gisèle Halimi, décédée à l'été 2020. Théoricienne et stratège, elle avait pour armes le savoir, les études, et à ses yeux la liberté reposait sur l'indépendance financière.
Elle était avocate et portait ses combats dans l'enceinte des tribunaux et au-delà. Nombre de ses affaires eurent un retentissement médiatique et lui permirent de faire avancer des causes : la torture (affaire Bouchapa en 1960, jeune femme violée par les paras pendant la guerre d'Algérie en 1960); le droit à l'avortement (Bobigny en 1972, cas d'une jeune fille de seize ans qui, violée, a eu recours à un avortement clandestin et a été traduite en justice). Sa force : mobiliser l'opinion publique pour peser sur les décisions et faire avancer la législation. Exemple de la loi sur la parité.
Gisèle Halimi disait qu'elle était devenue avocate pour changer le monde et d'une certaine façon, elle a initié et accompagné la plus grande révolution du XXe siècle : l'émancipation des femmes pour une société plus égalitaire.