Il n'est guère de thème de la politique moderne qui n'ait été discuté, vécu et affronté par le premier système démocratique inventé dans une cité de taille modeste aux IVe et Ve siècles avant notre ère. Trois mille ans après l'émergence de cette prodigieuse utopie, la grammaire du "bon gouvernement" est celle qu'ont utilisée Solon ou Clisthène, Périclès, Platon, Aristote ou Plutarque. Les Grecs ont créé et imaginé les concepts pour lesquels nous combattons encore aujourd'hui : participation, délibération, égalité devant la loi, assemblée, démocratie directe, contrôle démocratique, citoyenneté, autochtonie, etc. L'héritage grec est plus moderne que jamais à un moment où les formes contemporaines de la démocratie sont en crise et alors que des mouvements radicaux américains réclament la suppression des études classiques. Les mythes, la philosophie, les institutions grecques peuvent encore nous apprendre beaucoup, même sur Donald Trump, les Gilets jaunes ou le déficit démocratique de l'Union européenne.