Quand on a dépouillé Lamennais de ses attributs consacrés, qu’on cesse de voir en lui le primitif des landes bretonnes, le druide malouin, le trop chrétien, le pauvre hère, ou le solitaire de La Chênaie, qu’on renonce à l’image du Royaliste ultra de la Restauration, changeant opportunément son fusil d’épaule, au lendemain de la Révolution de juillet, autrement dit, quand on a bousculé quelques-uns des pots-de-fleurs, dont les dévots des grands hommes encombrent leurs Panthéons, que reste-t-il donc de celui-ci ? Ma foi, il reste le Lamennais essentiel, au destin singulier, l’ancêtre totémique des libéraux catholiques, du M.R.P., des Socialistes chrétiens, des prêtres en difficulté, le Père invisible de Vatican II... Et, déjà, ce n’est pas si mal. Tanguy Kenec'Hdu