La figure du maître n’a cessé d’évoluer, de l’Antiquité à l’époque moderne et la relation entre le maître et l’élève a toujours engagé, de la part de ce dernier, une constante recherche d’équilibre entre dépendance et autonomie, entre respect de l’autorité et émancipation, pour l’affirmation d’un « moi » face à un « Vous » qui le précède et le forme. D’un point de vue institutionnel et historique, nous assistons aujourd’hui à un profond questionnement sur les pouvoirs du maître et sur la légitimité des stratégies magistrales. D’un point de vue éthique, ce même regard critique nous amène à nous questionner sur la différence entre le bon et le mauvais maître, entre la maïeutique et l’assujettissement des consciences. D’un point de vue littéraire et artistique, nous reconnaissons la dette que chaque époque a contractée à l’égard des grandes personnalités qui ont su synthétiser l’esprit de leur temps, le marquer de leur empreinte, voire le dépasser. Le choix du thème de ce volume est le fruit d’un besoin de réflexion à la fois historique, sociale, anthropologique, littéraire et artistique sur le statut et les fonctions de la figure du maître.