Ce n’est plus d’une crise que les économies occidentales sont victimes, mais de la crise. Le chômage et l’inflation, considérés naguère comme antidotes l’un de l’autre, cumulent dramatiquement leurs effets. Quelle est la cause de ces maux ? Le mauvais sort ? La fin des ressources du monde ? Non, il s’agit d’un contresens fondamental, d’un refus de créer, d’un refus de voir, et même de penser. Tournant le dos à la création de richesses, refusant aussi la création d’hommes pour survivre, les Européens et notamment les Français en sont venus à considérer l’emploi, le travail, comme un but en soi, alors qu’il n’est que le moyen. Recherchant éperdument l’improductivité, après avoir chanté pendant deux siècles les mérites de l’efficience et en avoir bénéficié, ils sont tout étonnés de trouver comme résultat la pauvreté. C’est l’économie du diable. Des solutions réalistes, fondées sur un examen approfondi de la situation actuelle en fonction de l’avenir, l’auteur de Croissance zéro ? et de la Fin des riches en suggère plusieurs dans ce nouvel et brillant ouvrage. Pour éviter la pauvreté et le recul économique, il faut, dit-il, donner toutes ses chances à la production de richesses, abandonner les pratiques malthusiennes, cesser d’encourager l’improductivité, et modifier l’enseignement afin de réduire les écarts tragiques entre les besoins des hommes et leur formation. Il faut par-dessus tout combattre le vieillissement sous toutes ses formes. L’Europe aspire, en fait, à la retraite. Mais à la différence des personnes, un pays peut revenir à la jeunesse.