Viane perd sa femme à laquelle il était lié par une intime communion de pensée. Pour vivre dans son souvenir, il vient s’installer à Bruges, car il lui semble retrouver dans cette ville une analogie avec la disparition de sa femme. À travers les canaux, il poursuit l’image de son visage d’Ophélie et, dans le chant doux et lointain des cloches, il cherche l’écho de sa voix. Un soir, dans les rues de la vieille ville, il retrouve la femme aimée dans le visage d’une autre femme qui lui ressemble étonnamment. Elle devient sa maîtresse. Dans un accès de folie il l’étrangle. L'intrigue est noyée dans l’évocation extrêmement délicate de Bruges, qui est la vraie héroïne du roman avec ses tours, ses cloches et ses canaux sillonnés de cygnes sous un ciel de brume. Tout entier pénétré du sentiment de la mort et de la fatalité, avec des personnages évoluant dans une atmosphère de rêve, "Bruges la Morte" est l’un des chefs-d’œuvre de l’école symboliste, tant par le raffinement du décor que par ses constantes allusions aux liens secrets qui unissent les âmes et les choses.