Les Grecs et les Romains sacrifiaient aux dieux des produits qui faisaient partie de leur alimentation. Une nourriture tout humaine était dès lors un médium privilégié pour entrer en communication avec eux et les honorer. S’agissait-il pour autant de « Nourrir les dieux ? » Le point d’interrogation du titre ouvre la discussion sur les mécanismes subtils de l’anthropomorphisme à l’œuvre derrière les rites sacrificiels. L’analyse de ces rites informe sur la représentation du divin qu’ils véhiculent et sur la portée symbolique de l’offrande alimentaire. Les contributions de ce volume permettent de reconstituer, par touches successives, une véritable « théologie », à savoir un discours sur le divin induit par la variété des gestes posés, des aliments choisis et de la mise en scène parfois très élaborée qui les encadre.