Commenter la France, quel beau titre en cette période de nationalisme ! Un titre qui souligne bien le pari que tente ici Michel Wieviorka : revenir sur ses commentaires des années quatre-vingt-dix, garder et valoriser ce qui fut écrit à chaud, le regarder en savant — comme aurait dit Max Weber —, mais en s’interrogeant sur son engagement de chercheur, d’intellectuel dans la Cité, aux confins du politique. Michel Samson, hier responsable des « Rebonds » de Libération, et actuellement journaliste au Monde, a souvent sollicité des textes de Michel Wieviorka : « L’éditer dans les pages d’un quotidien, c’est dire au lecteur que le monde est plus compliqué (ou plus simple parfois...) que ce qui est décrit par le journal. » Le lecteur, lui, appréciera la force de ces propos réorganisés et mis en perspective. Il élargira sa perception de la montée de l’exclusion, de l’extrême droite, de la violence, de la différence culturelle, de la vacuité du politique, et il ressentira l’utilité de ce type d’intervention des intellectuels. Un livre clair et stimulant qui fera débat.