Dans l’Espagne d’aujourd’hui, il y a un mot qui fait fortune. On le lit, partout, on l’entend, on y fait référence à tout propos. Un mot de quatre lettres qui sonne comme un défi : précisément « reto », cela veut dire défi en espagnol. Autrement dit, les Espagnols se lancent à eux-mêmes un défi, ou mieux, plusieurs défis : les Catalans, et Barcelone en particulier, seront-ils prêts lors du coup d’envoi des jeux Olympiques d’été 92 ? Séville et l’immense parc de la Chartreuse seront-ils prêts pour l’inauguration de l’Exposition universelle 92 ? Au-delà de ces deux rendez-vous mondiaux, l’Espagne a-t-elle surmonté les démons de son histoire, exorcisé ses vieux fantômes ? La question est donc de savoir si ce pays — qui a donné au monde les plus grands peintres, des splendeurs architecturales multiples, Cervantes, le roman picaresque et le théâtre de la Comedia, dont les productions artistiques sont aujourd’hui parmi les plus novatrices — est aujourd’hui capable de fournir à l’humanité une part de rêve et d’invention. Tel est l’enjeu de ce livre qui n’a pas d’équivalent, ni en France, ni en Espagne. Une telle entreprise exigeait un regard extérieur, impliquant sympathie et refus de complaisance.