Les années 1978 et 1979 représentent, pour la France, une période essentielle. Quels que soient le ou les partis au pouvoir, le pays devra prendre un virage important et peut-être décisif, dans le domaine économique. L’économie française, en effet, vit ingénument sur sa lancée. La facilité à laquelle elle s’est trop laissée aller lui a permis de bénéficier de certains progrès, mais, faute d’avoir amorcé à temps les innovations nécessaires, le pays va affronter de graves troubles économiques et sociaux. Pour les éviter, s’impose une mutation profonde, dont la France a les moyens. À travers les jours difficiles qui l’attendent, elle peut se construire un avenir neuf. Cette grande mutation doit avoir deux pôles essentiels : la jeunesse et la lumière, c’est-à-dire la connaissance. Devant la persistance du chômage et de l’inflation, les incertitudes de l’écologie, la pénurie d’énergie, il faut, tout en adaptant les habitudes économiques à notre temps, prendre conscience du vieillissement de la population qui pèse sourdement, clandestinement, sur les institutions et y remédier. Enfin, et par-dessus tout, le peuple souverain doit pouvoir prendre connaissance de ses propres affaires, contrairement à l’obscurantisme et aux mirages actuels. La lumière n’est-elle pas la condition même de la démocratie ? Plus que jamais, Alfred Sauvy, grâce à une vue en profondeur des problèmes de l’économie, nous propose des solutions claires et novatrices.