Unissant les connaissances théoriques de l'universitaire et l'expérience pratique du député d'Italie au Parlement européen, de 1989 à 1994, Maurice Duverger fait aujourd'hui, pour les institutions de l'Europe, ce qu'il a fait en 1956 pour les institutions françaises, par sa théorie du régime semi-présidentiel, appliquée en 1962. Passant de la science à l'architecture politique, il propose aux recherches, aux imaginations, aux débats la maquette d'une nouvelle Union européenne. S'ouvrant sans retard à tous les pays destinés à y entrer, même s'ils ne peuvent ou ne veulent pas encore s'y intégrer pleinement, tels les États de l'Est, ou la Suisse et la Norvège, l'Union associerait le couple Paris-Bonn, noyau dur de la Communauté, à l'alliance franco-britannique, dans une triade dirigeant une organisation commune de défense. Un vrai président de l'Union conduirait un Conseil débarrassé de ses fonctions législatives, mais disposant des moyens de gouverner par la Commission pour la politique économique, et par un Conseil de sécurité pour la politique militaire. À leur côté, les lois seraient délibérées par deux chambres : le Parlement européen et une assemblée dirigée par les parlementaires nationaux.