Insensiblement, le pouvoir est en train de changer de mains en France : émergence d'un nouveau capitalisme, familial, restructuration profonde du secteur public, et surtout affirmation d'un troisième pouvoir, celui des banques et des compagnies d'assurances, publiques ou privées. C'est d'abord l'histoire immédiate de cette mutation profonde que retrace cet essai brillant, nourri d'une connaissance intime de la finance française. Olivier Pastré y montre comment le pouvoir économique des investisseurs institutionnels (les zinzins) a décuplé depuis dix ans, grâce au développement de la protection sociale et à l'explosion des marchés financiers : les zinzins sont au cœur des batailles boursières et des restructurations industrielles et, souvent, ils ont le pouvoir de faire basculer une majorité. Mais, surtout, l'auteur montre que l'émergence d'une économie médiane autour des zinzins, peut permettre de construire une véritable stratégie de sortie de crise, en offrant de nouvelles perspectives pour l'emploi, l'industrie nationale et la politique des revenus. En réconciliant enfin l'économique et le social, ces nouveaux piliers de la finance constituent le levier essentiel pour résoudre certains des problèmes économiques et sociaux les plus aigus de l'heure.